TÉMOIGNAGE
Les impacts de la crise sanitaire sur nos mobilités et celles des publics les plus précaires
La crise sanitaire et les différentes périodes de confinement ont bien évidemment renforcés l’isolement de nos bénéficiaires déjà fragilisés socialement. Cependant le public que nous accompagnons, non mobile et dans une situation de précarité, est en temps normal confronté à un certain isolement devenu la norme pendant ces périodes de confinement. Le confinement a ainsi gommé les inégalités de mobilité vers la norme d’une mobilité très contrainte pour tous et toutes. Les personnes généralement autonomes se sont rendu compte de l’importance de cette liberté.
Comment avez-vous adapté votre pratique professionnel ?
Les contraintes sanitaires nous ont poussés à faire évoluer nos pratiques professionnelles en développant de nouveaux outils de « démobilité ». Les liens à distance, par téléphone ou système de visioconférence, ont permis la construction d’une relation plus soutenue et des contacts plus réguliers avec les personnes qui peuvent habituellement difficilement se déplacer dans les lieux de rendez-vous. Pour ces personnes-là, ces nouveaux outils ont parfois facilité le maintien du lien. L’accompagnement à distance est apparu très complémentaire à l’accompagnement en face à face.
Par ailleurs nos déplacements, dans le cadre de réunions ou de formations, ont été réinterrogés et la maitrise des outils de conférence en distanciel nous permet d’économiser du temps, de l’argent et de diminuer notre empreinte écologique. Ces nouvelles pratiques sont amenées à se pérenniser sans oublier le contact direct qui, quelle que soit la profession, est indispensable à l’adhésion et à la dynamique de groupe.
A votre avis quels sont les impacts de la crise sanitaire sur les mobilités de tous ?
La crise sanitaire a permis de renforcer les prises de conscience autour des enjeux environnementaux et notamment du lien entre les mobilités (transport aérien, routier, marin…) et la pollution atmosphérique. Nous pouvons rappeler que 15% des gaz à effet de serre en France sont directement liés à l’utilisation des voitures individuelles. Empêchés de se déplacer, l’usage de la voiture a ainsi été très largement réduite, poussant chacun à repenser sa mobilité au quotidien. Pour des raisons sanitaires les transports en commun ont été peu utilisés au profit des modes de déplacement actifs comme la marche et le vélo. D’ailleurs, la pratique du vélo s’est largement développée pendant cette période, appuyée notamment par les acteurs publics qui ont mis en place des pistes cyclables, parfois en urgence. Cela reste toutefois un mode de transport plutôt pratiqué par des jeunes actifs en milieu urbain. Cela signifie qu’il faut axer nos actions sur ces nouveaux besoins émergents et en montrer la plus-value pour toutes et tous ».
Cette convention a permis un accompagnement complémentaire à celui réalisé par les chantiers d’insertion. La question de la mobilité est un enjeu fort pour les personnes orientées vers la Plateforme.
La possibilité de faire des locations a été très intéressante notamment en milieu rural (35% des locations financées par cette convention ont été réalisées sur le territoire « Riom Combrailles »). En effet ces locations permettent un accès immédiat à l’emploi tout en assurant le maintien de la personne dans l’emploi. Sans cette possibilité 7 personnes n’auraient pas pu aller travailler sur mon territoire.
Cette convention est très complémentaire aux autres possibilités d’accompagnements de la PFM63, ainsi des parcours ont pu commencer grâce à un financement CD63 et le maintien dans l’emploi a pu être réalisé par la convention avec la DIRECCTE.