Le Carrefour des Solidarités, collectif réunissant plus de 11 associations, organisait le 24 janvier à Clermont-Ferrand une rencontre sur un enjeux central : « Ecologie, une transition juste ? »
Claire LAIGNEZ, directrice de la Plateforme Mobilité du Puy-de-Dôme, était invitée à participer à un atelier sur la question de l’accès à la mobilité pour tous dans un contexte des transitions écologiques. Daphné CHAMARD-TEIRLINCK, Responsable Transition Ecologie Juste au Secours Catholique animait également cet atelier, notamment sur la question des ZFE (zones à faibles émissions).
Mobilité et transition écologique : un défi d’équilibre
Alors que la COP 21 en Région Auvergne Rhône Alpes pose de grands défis à atteindre pour le secteur des transports et des mobilités d’ici 2030, ces objectifs sont à confronter avec les réalités des personnes que nous accompagnons au quotidien.
Le secteur des mobilités est aujourd’hui responsable de plus de 30 % des émissions de CO2 régionales. Il est donc indispensable que nos modes de déplacement évoluent. Alors que la voiture individuelle a longtemps été signe de liberté et de réussite sociale, nous sommes contraints de constater qu’elle est source aujourd’hui d’inégalité et de tensions sociales.
Les crises récentes comme les « Bonnets rouges » en Bretagne, qui ont fait chuter en 2013 l’écotaxe proposée par le gouvernement Hollande, ou les « Gilets Jaunes » en 2018-2019 à la suite de l’augmentation du prix des carburants, ont révélé à que la mobilité est le premier droit permettant l’accès à tous les autres comme se nourrir, travailler, avoir une vie sociale, se loger… Ce qui explique également que ce secteur soit le sujet de nombreuses préoccupations.
Trouver des solutions concrètes pour une mobilité solidaire et durable
Si la transition doit être juste, elle ne peut pas être uniformément égalitaire. Le prix moyen d’un véhicule électrique est environ 30 % plus élevé qu’un modèle thermique. Le prix des véhicules d’occasion continue d’augmenter (+ 30 % en 4 ans), ainsi que le coût d’utilisation du véhicule thermique.
Les 2000 personnes accompagnées chaque année par la PFM63 ont un budget d’achat d’environ 2000 € à 3000 €. Nous les accompagnons souvent à déposer des demandes de microcrédit.
Dans ce contexte, comment garantir l’égalité d’accès à une mobilité durable ? Quelles alternatives proposer aux 48 345 demandeurs d’emploi du Puy-de-Dôme pour qu’ils puissent se déplacer et avoir accès à un emploi ? Quelles solutions mettre en place pour les 30 % de retraités du Puy-de-Dôme qui perdent peu à peu leur autonomie alors que certains habitent dans des territoires ruraux frappés par la désertification ? Les ZFE sont-elles justes ?
Autant de questions qui ont nourri les échanges lors de l’atelier mobilité organisé par le carrefour des solidarités et qui ont confirmé l’importance d’une approche systémique et collective pour repenser la mobilité de demain.
Des initiatives locales porteuses d’espoir
La PFM63 a fait évoluer sa gouvernance pour co-construire des réponses adaptées à la diversité des situations rencontrées chaque jour lors des accompagnements mobilité. Plusieurs solutions sont déjà expérimentées sur le terrain :
Depuis cette année, la PFM63 travaille avec plusieurs collectivités pour expérimenter de l’auto-partage en territoire rural avec des véhicules électriques. C’est un grand défi, à la hauteur de celui auquel nous sommes confrontés :
La soirée s’est poursuivie avec une table ronde réunissant Bernard DUMOULIN (philosophe), Fabien MARLIN (Convention des entreprises pour le climat) et le Père Arnaud FAVART, nous permettant à tous de prendre de la hauteur sur la problématique qui s’impose à tous.