La 3ᵉ édition du Baromètre des Mobilités du Quotidien met en lumière les évolutions des pratiques de déplacement en France depuis la mise en place de la loi d’orientation des mobilités (2019). Menée par l’association Wimoov avec des partenaires comme l’ADEM et la SNCF, cette étude nationale révèle des enjeux majeurs pour la mobilité durable.
La précarité de mobilité : un enjeu social majeur
La précarité de mobilité est un enjeu majeur. Aujourd’hui, 15 millions de Français sont concernés, notamment à cause de la hausse des prix du carburant et du manque d’alternatives locales. Cette situation entraîne des renoncements fréquents, notamment chez les jeunes (62 % des 18-24 ans) et les demandeurs d’emploi, limitant l’accès à l’emploi, aux soins, et même aux relations sociales.
L’évolution des pratiques de mobilité : un usage décroissant de la voiture
Malgré une stabilité du taux de possession de voiture à 74 %, l’étude révèle une baisse de l’utilisation des voitures comme mode principal et un recul des véhicules diesel au profit d’alternatives plus propres.
Les jeunes de 18 à 24 ans se démarquent : 39 % ne possèdent pas de permis de conduire, témoignant d’une évolution générationnelle notable.
Les opportunités et freins à l’essor des modes alternatifs
Le vélo, bien qu’il soit présent dans environ 30 % des foyers, voit son usage augmenter de manière significative. Cependant, des inégalités subsistent : les hommes et les cadres sont plus souvent propriétaires d’un vélo que les femmes. De plus, une proportion importante de foyers possède un vélo en bon état, mais ne l’utilise pas, ce qui indique un potentiel inexploité pour encourager son utilisation.
En revanche, les alternatives à la voiture peinent à se développer. Une grande partie des Français n’a pas accès à plusieurs modes de transport, un problème particulièrement marqué dans les zones rurales, où l’accès est beaucoup plus limité qu’en ville.
L’intermodalité progresse lentement : 60 % des usagers combinent plusieurs moyens de transport, avec la marche et les transports en commun en tête, mais la voiture reste omniprésente.
Une transition écologique freinée par le manque d’information
Enfin, malgré une prise de conscience environnementale (70 % des Français se disent préoccupés), les efforts pour encourager des pratiques durables comme le covoiturage ou l’adoption de véhicules propres restent freinés par un manque de connaissances sur les aides disponibles.
Ces résultats soulignent l’importance de promouvoir des solutions de mobilité durables et accessibles à tous, pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux.
* Sources : Baromètre des mobilités du quotidien n°3